Les litiges politiques grandissants de l'UE pourraient saper la monnaie commune, selon un ministre français

WASHINGTON: Les divergences croissantes entre les pays de la zone euro en matière de politique économique sont "insoutenables" et pourraient porter atteinte à l'union monétaire, a déclaré vendredi le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, le 12 avril.
"Il n'y a pas assez de solidarité dans la zone euro", a déclaré Le Maire aux journalistes en marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.
"Les divisions économiques croissantes entre les États membres ne sont pas durables à long terme et pourraient entraîner la disparition du projet de monnaie commune."
"Les pays disposant de budgets solides doivent investir davantage", a déclaré Le Maire.
C’est le même message que le FMI lui-même a poussé vendredi. Il a de nouveau exhorté l’Allemagne, en particulier, à accroître ses dépenses afin d’accélérer sa croissance économique et de réduire ses excédents budgétaires et commerciaux.
Le Maire a déclaré: "Ceux qui en ont les moyens ne devraient pas accumuler d'argent pendant des années et des années, ce qui permettrait à la croissance de se dégrader."
Au lieu de cela, ces gouvernements devraient "investir dans de nouveaux projets, dans l’innovation, afin d’améliorer la coopération et la solidarité dans la zone euro".
Le Maire a également déclaré que le ralentissement économique mondial était "prononcé et inquiétant", appelant les pays à se préparer à une "réponse collective".
La réponse européenne pourrait prendre la forme du "pacte de croissance" qu'il a proposé vendredi, qui inclurait une augmentation des dépenses des économies disposant de "l'espace budgétaire", évoquant ainsi l'Allemagne et les Pays-Bas.
Dans le même temps, des Etats comme la France devraient poursuivre les réformes économiques et renforcer leurs finances, ce que Paris est "déterminé" à faire avec des mesures "qui donnent des résultats", a-t-il déclaré.
Le pays est "lucide face aux faiblesses économiques de la France", a-t-il déclaré, ajoutant: "J'espère que tous les membres de la zone euro auront la même sagesse et la même clarté. Sinon, il ne peut y avoir d'avenir commun".