La police tire des gaz lacrymogènes lors d'affrontements avec des manifestants portant un gilet jaune
Des affrontements ont éclaté entre des dizaines de manifestants et la police à Paris le 23 samedi de manifestations sous gilet jaune après que les autorités eurent averti que des émeutiers pourraient revenir dans la capitale française pour déclencher une nouvelle vague de violence.
Des dizaines de manifestants à capuchon ont jeté des pierres sur la police et certains ont mis le feu à des scooters et des poubelles au centre de la capitale française, selon des images de la télévision Reuters.
La police a riposté en lançant des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Certains officiers se sont également dirigés vers les manifestants pour contrôler la foule et l’entraîner vers la Place de la République, à Paris, où la plupart des manifestants ont été endigués en fin d’après-midi.
À 13 heures, heure locale, 9 600 personnes manifestaient dans toute la France, dont 6 700 à Paris, a annoncé le ministère de l'Intérieur.
C’est plus que la manifestation de la semaine dernière, qui a attiré 7 500 manifestants, mais ne représente qu’une fraction du record de 282 000 enregistré le 17 novembre, premier jour des manifestations.
À 14 heures, 110 personnes avaient été arrêtées et placées en garde à vue, a annoncé le bureau du procureur de Paris.
Plusieurs manifestants ont évoqué l'incendie catastrophique survenu lundi à la cathédrale Notre-Dame, qui a provoqué une vague de chagrin national et un empressement des familles et des sociétés fortunées à s'engager à verser environ un milliard d'euros pour sa reconstruction.
«Des millions pour Notre Dame, qu'en est-il pour nous, les pauvres?» Lit une pancarte portée par un manifestant. "Tout pour Notre-Dame, rien pour les misérables", lit-on dans un autre panneau évoquant le roman bien connu de Victor Hugo.
La ville était en état d'alerte après que le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, eut déclaré que les services de renseignements nationaux l'avaient informé du retour possible d'émeutes décidées à faire des ravages à Paris, Toulouse, Montpellier et Bordeaux, à la suite de violentes manifestations qui se sont déroulées le 16 mars.
De grandes portions du réseau de métro parisien ont été fermées et environ 60 000 policiers ont été déployés à travers la France, ont annoncé les autorités.
La police a également lancé des gaz lacrymogènes dans la ville de Toulouse, où des milliers de personnes manifestaient, y compris des centaines de motocyclistes tenant une grande banderole demandant la démission du président Emmanuel Macron.
Environ 1 500 à 2 000 personnes ont manifesté dans les rues de Bordeaux, selon un témoin de l'agence Reuters.
Les manifestations contre le gilet jaune ont éclaté à la mi-novembre 2018 à propos des hausses de prix du carburant et du coût de la vie élevé, mais se sont transformées en un mouvement plus vaste contre M. Macron et son effort en faveur des réformes économiques.
Le dirigeant français devait dévoiler lundi sa politique visant à réprimer le mouvement populaire, avant que l'incendie de Notre-Dame ne l'oblige à annuler le discours. Il est maintenant prêt à faire ses annonces jeudi prochain. – Reuters