La FCA discute de l'amélioration de l'offre de fusion de Renault afin de gagner un soutien français
Par Laurence Frost
PARIS (Reuters) – Fiat Chrysler discute d'un dividende spécial et de garanties d'emploi renforcées pour convaincre le gouvernement français de soutenir le projet de fusion des constructeurs automobiles, ont annoncé des sources proches des discussions.
Cette offre améliorée, si elle était formalisée et acceptée, aurait également pour conséquence que les activités de la société fusionnée ayant son siège en France et que l’État français obtiendrait un siège à son conseil d’administration, ont annoncé dimanche à Reuters deux personnes au courant de l'affaire.
Shawn Morgan, porte-parole de la FCA, a refusé de commenter. Le gouvernement français, principal actionnaire de Renault avec une participation de 15%, a également refusé de commenter. Un porte-parole de Renault n'a pas répondu aux appels et aux messages demandant des commentaires.
La FCA italo-américaine a engagé des discussions intensives avec Renault et le gouvernement français sur la proposition de fusion de 35 milliards de dollars présentée lundi dernier pour créer le troisième constructeur automobile mondial.
Les concessions en cours de discussion ne sont pas définitives et dépendent d'autres aspects d'un accord de compromis en émergence, ont averti les deux sources.
Ils augmentent néanmoins les chances que le projet de fusion soit approuvé par le conseil d'administration de Renault, dans lequel l'État français a deux sièges. Le conseil se réunit à nouveau mardi.
Certains analystes et dirigeants français ont émis des doutes sur les 5 milliards d’euros d'économies de coûts et d'investissements prétendus, et sur le fait que cette proposition représente un traitement équitable pour les actionnaires de Renault.
Un dividende Renault améliorerait la valorisation en leur faveur, moyennant un dividende proposé de 2,5 milliards d'euros aux actionnaires de FCA. Les sources n’ont pas précisé la taille potentielle d’un paiement de Renault.
Selon le plan de fusion présenté lundi, les deux constructeurs automobiles seraient acquis par une société de portefeuille néerlandaise cotée en bourse, dont la propriété serait partagée à parts égales entre les actionnaires actuels de FCA et les actionnaires de Renault, après paiement d'un dividende spécial.
FCA avait proposé d'implanter le siège opérationnel du groupe dans une ville neutre, probablement Londres, mais a indiqué qu'il était prêt à le baser dans la région parisienne, répondant ainsi à une demande clé du gouvernement français, ont déclaré les deux sources.
Le gouvernement français devrait également se voir attribuer un siège au conseil d'administration, reflétant ainsi sa participation de 7,5% dans la société fusionnée, a annoncé la population.
Nissan, dont la participation correspondante de 15% dans son partenaire français sera également dilué à 7,5% du nouveau groupe, se voit attribuer un siège au conseil d'administration dans le cadre du plan dévoilé le 27 mai.
Les garanties de maintien des emplois de cols bleus et des sites industriels français de Renault seraient également étendues à quatre ans par rapport aux deux propositions initialement proposées dans le cadre du compromis en discussion, ont ajouté les mêmes sources.
Le gouvernement français favorable aux entreprises et l’administration populiste italienne soutiennent la fusion en principe, mais des relations tendues entre les deux pourraient encore faire échouer l’accord si l’une des parties se sent désavantagée.
(Reportage de Laurence Frost; Reportage additionnel de Giulio Pioveccari à Milan; édité par Richard Lough)