La France ne parvient pas à lutter contre l'urgence climatique, selon un rapport | Nouvelles du monde

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Un nouveau rapport révèle que la France est en train de prendre du retard sur l'urgence climatique en dépit de promesses ambitieuses de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Paris s'inquiète de ce que Paris est loin d'atteindre ses objectifs.

L’avertissement sévère du conseil consultatif indépendant français sur le climat intervient à un moment clé, alors que la deuxième plus grande économie de la zone euro tente de se présenter comme le leader mondial de l’urgence climatique.

Le président centriste, Emmanuel Macron, qui a tenté de contrer Donald Trump en promettant de «redonner une place de choix à notre planète», a tenté d'encourager les autres pays européens à viser des émissions neutres de dioxyde de carbone dans l'UE d'ici 2050.

Les sondages d’opinion ont montré que l’urgence climatique constituait une priorité croissante pour les électeurs français, qui ont augmenté le score du parti vert aux élections européennes du mois dernier.

Mais le rapport remis au Premier ministre, Édouard Philippe, mardi soir, suggère que la vie quotidienne en France ne correspond pas aux promesses politiques. La France doit sérieusement renforcer ses politiques climatiques – notamment en matière de transport, d'utilisation de la voiture et de rénovation de bâtiments – si elle veut respecter ses engagements dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat, ont déclaré les experts.

Le rapport arrive au moment même où ses auteurs décrivent «une nouvelle ère dans la longue rivalité entre la France et la Grande-Bretagne: qui décarbonera le plus rapide».

La France manque d'objectifs en matière d'émissions dans trois des quatre grands secteurs

Le gouvernement britannique a annoncé ce mois-ci qu'il s'était engagé à atteindre un objectif de réduction nette des émissions pour 2050, faisant de la Grande-Bretagne la première grande économie à atteindre cet objectif, avec l'un des objectifs les plus ambitieux fixés par un pays polluant de premier plan. Parallèlement, le gouvernement français travaille sur un projet de loi sur l'énergie et le climat qui vise le même objectif pour 2050. La France et le Royaume-Uni sont les plus grands pays à se fixer un objectif législatif aussi ambitieux.

La France tire environ 75% de son électricité de l’énergie nucléaire, ce qui, selon les gouvernements précédents, voulait dire moins d’émissions de dioxyde de carbone que les pays voisins utilisant du charbon. Le gouvernement s'est engagé à réduire la part de l'énergie nucléaire à 50% en 2035.

Mais le rapport indique que le gouvernement français doit redoubler d'efforts pour préparer le pays au changement.

La réduction des émissions de dioxyde de carbone n'a pas été assez rapide en France, selon le rapport. Le premier objectif officiel de la France, le budget carbone 2015-2018, n’a pas été atteint. Au cours de cette période, les émissions annuelles n'ont diminué que de 1,1%, soit beaucoup moins que prévu. Le taux de diminution doit tripler d'ici 2025 pour rattraper les objectifs, ont déclaré les auteurs.

Le secteur des transports a été le principal responsable de cet «écart entre ambition et réalité»: les émissions n'ont pas vraiment diminué au cours des 10 dernières années, y compris celles des voitures et des camions. «Il n’ya pas assez de modernisation des transports, ou s’il en existe une, c’est la voiture privée et non les transports en commun», a déclaré Corinne Le Quéré, présidente de l’organe consultatif qui a rédigé le rapport.

Un autre problème concerne les émissions des bâtiments, qui ont diminué trois fois plus lentement que prévu. La rénovation des bâtiments n'avait pas été assez efficace.

"Les engagements de la France sont ambitieux, mais au rythme actuel, ils ne seront probablement pas respectés", a déclaré Le Quéré. «Tant que les actions visant à réduire les émissions de carbone resteront en marge des politiques publiques, la France n’a aucune chance de parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050.»

Elle a dit que ce n’était pas suffisant de laisser la crise climatique à un ministère de l’Environnement. «Cela doit être une priorité nationale et une politique centrale de tout le gouvernement», a-t-elle déclaré.

Homme en gilet jaune sur lequel il est écrit 'stop the taxes' en français



Manifestants contre l'augmentation de la taxe sur les carburants en novembre dernier à Pau, dans le sud-ouest de la France. Photographie: Quentin Top / SIPA / REX / Shutterstock

Macron a fait face à une crise de la politique climatique à la fin de l’année dernière lorsque le parti anti-gouvernement gilets jaunes (gilets jaunes) des manifestants sont descendus dans les rues contre une nouvelle taxe sur le carbone destinée à inciter les automobilistes à changer de comportement. Les habitants des zones rurales ont déclaré qu'il était extrêmement injuste d'augmenter les taxes sur l'utilisation du carburant lorsqu'il n'y avait pas d'autre moyen de transport que les voitures privées. La taxe a ensuite été abandonnée.

Le Quéré a déclaré que les leçons doivent être tirées de la crise et que les politiques visant à réduire les émissions doivent être justes et considérées comme telles, sans aggraver les inégalités dans différentes zones géographiques.

Le rapport indique que les budgets carbone devraient être plus ambitieux et légalisés. L’objectif de neutralité carbone devrait inclure les transports internationaux, de l’aviation à la navigation, ainsi qu’une stratégie visant à réduire l’empreinte carbone globale du pays, ce qui comprend les émissions provenant de biens fabriqués dans d’autres pays et destinés à la consommation française.

L’année dernière, Nicolas Hulot, ministre de l’Environnement de Macron, a annoncé que le gouvernement ne prenait que de «minuscules mesures» insuffisantes pour faire face au changement climatique.

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