France: le ministre Macron détruit les espoirs de l'UE en refusant l'accord commercial UE-Mercosur | Monde | Nouvelles

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France: le ministre Macron détruit les espoirs de l'UE en refusant l'accord commercial UE-Mercosur | Monde | Nouvelles

«L'accord commercial [with the Mercosur bloc] ne peut pas être ratifié par la France dans sa forme actuelle ", a déclaré Didier Guillaume à la chaîne de télévision française CNews. "Un certain nombre d'éléments doivent encore être pris en compte", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'une "commission indépendante" chargée d'évaluer les avantages et les inconvénients de l'accord historique partagerait ses conclusions jeudi. Mais "la question ne se posera pas avant deux ou trois ans – nous ne le savons pas", a déclaré M. Guillaume.

Le bloc commercial de l'Union européenne et de l'Amérique du Sud, le Mercosur, a signé un traité de libre-échange le mois dernier, mettant fin à 20 ans de pourparlers durs et s'engageant pour des marchés plus ouverts face au protectionnisme croissant.

Les négociations entre les États de Bruxelles et du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) ont été à plusieurs reprises entravées par la sensibilité des agriculteurs de l'UE au marché de la viande bovine.

L'UE devient le premier partenaire majeur avec lequel le Mercosur a signé un accord commercial; même si le bloc est déjà le principal partenaire du Mercosur en matière de commerce et d’investissement et le deuxième pour le commerce des marchandises.

L'accord permettra aux entreprises de l'UE d'économiser plus de 3,5 milliards de livres sterling (4 milliards d'euros) en droits de douane chaque année. Il couvrira également les marchés totalisant quelque 780 consommateurs représentant un quart du produit intérieur brut (PIB) mondial.

Une fois que l'accord sera entré en vigueur, il devrait supprimer 99% des droits agricoles et industriels des deux côtés, bien qu'il ait suscité de vives inquiétudes quant à la concurrence croissante entre les agriculteurs européens et les secteurs industriels tels que l'automobile en Amérique du Sud.

Le bloc s'est engagé à ouvrir ses marchés aux produits agricoles sud-américains via des quotas: 99 tonnes de bœuf par an, un quota supplémentaire de 180 000 tonnes de sucre et un autre de 100 000 tonnes de volaille.

En échange, l'Europe souhaite un meilleur accès aux produits manufacturés, notamment les voitures, pour lesquelles les droits de douane sont de 35%. Il veut aussi vendre plus de vin et de fromage.

Après l'annonce du pacte, le président sortant de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré: "Cet accord constitue un véritable message de soutien pour un commerce ouvert, juste, durable et régi par des règles, car le commerce crée des emplois pour toutes les personnes concernées.

"Cet accord promeut nos valeurs et soutient un système multilatéral fondé sur des règles."

Mais l'accord a déjà suscité de nombreuses critiques, notamment de la part de l'union du Copa-Cogeca, qui représente 23 millions d'agriculteurs à travers l'UE.

Le secrétaire général du Copa-Cogeca, Pekka Pesonen, a déclaré sur Twitter: "Cet accord restera dans l'histoire comme un moment très sombre."

Avant d'ajouter: "Un accord encourageant la politique commerciale de double standard et élargissant le fossé entre ce qui est demandé aux agriculteurs européens et ce qui est toléré pour les producteurs de #Mercosur."

La France en particulier s'inquiète de l'augmentation des importations de viande de boeuf, de sucre et de volaille et du respect des normes sanitaires.

Christiane Lambert, membre du puissant syndicat agricole français FNSEA, a critiqué dans un post sur Twitter la "signature inacceptable d'un accord Mercosur-UE, qui exposerait les agriculteurs européens à une concurrence déloyale et les consommateurs à une supercherie totale".

M. Macron, pour sa part, s'est félicité d'un "bon" accord mais a souligné que son administration resterait "vigilante".

Le centre, âgé de 41 ans, s'est dit ravi que l'accord provisoire mentionne explicitement l'accord de Paris sur le climat et contienne des garanties quant à son "respect" des strictes normes environnementales et sanitaires du bloc.

Le pacte contraste également avec le rejet du président américain, Donald Trump, du multilatéralisme et de la politique protectionniste «America First».

Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, M. Trump a fui le multilatéralisme, renégocié une myriade d'accords commerciaux et entamé des guerres commerciales avec ses principaux alliés, notamment l'UE et la Chine.

Sa position agressive sur le commerce a encouragé l’UE à se démarquer des États-Unis.

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