Les supporters de football algériens lancent un débat sur l'identité nationale en France

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Les supporters de football algériens lancent un débat sur l'identité nationale en France

PARIS: Des milliers de policiers français supplémentaires devraient être en poste plus tard vendredi à Paris et dans d'autres grandes villes à la suite d'affrontements entre supporters de football algériens qui ont déclenché un débat sur l'identité nationale.

L’Algérie affrontera le Sénégal en finale de la Coupe d'Afrique des Nations, vendredi soir, avec un enthousiasme débordant en France, qui abrite une énorme population d'origine algérienne en raison de son histoire coloniale.

Des milliers de personnes ont fait la fête dans les rues lorsque l'Algérie a remporté son quart de finale le 11 juillet, puis à nouveau pour la demi-finale le 14 juillet, mais les célébrations ont ensuite été marquées par des pillages et des affrontements de rue. "J'appelle les personnes célébrant, même si je comprends leur joie, à se comporter", a déclaré mercredi le chef de la police parisienne, Didier Lallement, lors d'une conférence de presse.

Environ 2 500 policiers seront mobilisés autour des Champs-Élysées et de l'Arc de Triomphe où des foules ont déclenché un feu d'artifice et brandi des drapeaux aux fenêtres des voitures dimanche dernier, jour de la Bastille nationale en France. Des affrontements avec la police au petit matin ont ensuite eu lieu la semaine dernière Auparavant, plus de 200 personnes avaient été arrêtées, ce qui avait entraîné la condamnation de la police et du gouvernement, ainsi que de politiciens d'extrême droite.

Le fait que la demi-finale coïncide avec le jour de la Bastille, qui célèbre la République française et ses forces armées, a particulièrement déplu aux politiciens nationalistes qui s'inquiètent des conséquences de l'immigration. «Comme beaucoup de Français, j'ai été choqué de voir des Français enlever le drapeau français et placer le drapeau algérien», a déclaré vendredi matin l'homme politique d'extrême droite Nicolas Dupont-Aignan.

Dupont-Aignan a déclaré que les supporters algériens nés en France, dont beaucoup ont la double nationalité, pourraient "retourner" en Afrique du Nord s'ils préféraient l'Algérie. "Je veux demander à ces jeunes, qui sont une minorité j'espère: la France vous a accueillis, nourris, éduqués, soignés, mais si vous préférez l'Algérie, si c'est mieux que la France, retournez en Algérie!"

La violence a éclaté en France par le passé après d'importants matchs de football impliquant l'Algérie, notamment lors de la Coupe du monde de 2014, qui a conduit la leader de l'extrême droite Marine Le Pen à proposer de démanteler les émeutiers de leur nationalité française.

"Leurs victoires sont notre cauchemar", a déclaré lundi Sébastien Chenu, porte-parole du parti pour le rassemblement national de Le Pen. "Chaque fois qu'il y a un match contre l'Algérie … il y a des problèmes."

Lors d’un match amical entre la France et l’Algérie en 2001 à Paris, l’hymne national français a été hué copieusement lors de la première rencontre sur le terrain entre les pays depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, après 130 ans de domination française.

Le Rassemblement national a appelé vendredi à interdire aux supporters algériens de se rendre sur les Champs-Élysées, une demande que la police de Paris a qualifiée de peu pratique et injuste. «Pour moi, les personnes qui se rendent aux Champs-Élysées sont des citoyens joyeux», a déclaré le chef de la police, Lallement, à la conférence de presse.

D’autres ont souligné que la très grande majorité des supporteurs ont marqué pacifiquement les deux dernières victoires de l’Algérie en Coupe d’Afrique et que de nombreux Franco-Algériens se sentent libres de célébrer les succès des deux pays. «Nous sommes attristés par les événements du 14 juillet», a déclaré jeudi à l’AFP Faiza Menai de Debout l’Algérie, un collectif qui réunit des membres de la diaspora algérienne en France.

Elle a rappelé que la France avait assisté à six mois de violentes manifestations au cours de la manifestation dite du "gilet jaune" contre le gouvernement, soutenue par Le Pen et d'autres groupes d'extrême droite. La violence dans le football a été causée non seulement par des Algériens, a-t-elle ajouté, et résulte de la frustration d'une minorité vivant dans une banlieue défavorisée des banlieues françaises.

«C’est dommage qu’il y ait des gens qui se présentent juste pour causer des ennuis. Comme dans le cas des gilets jaunes, vous avez ces jeunes gars qui ont mal compris. Ils viennent des banlieues et profitent de la situation pour prendre leur revanche », a-t-elle déclaré.

Son groupe envisage d’envoyer des volontaires en gilet orange fluo sur les Champs-Élysées pour «tenter de limiter les dégâts en sensibilisant les supporters et en prêtant main-forte aux autorités».

Azouz Begag, romancier et ancien ministre du gouvernement français en 2005-2007, a appelé ses compatriotes franco-algériens à "réaffirmer après le match contre le Sénégal qu'ils se trouvent chez eux en France, qu'ils paient des impôts et sont des électeurs". les espaces publics de la république leur appartiennent », écrit-il dans Le Monde.

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