Une action en justice en France cherche à bloquer l'expédition d'armes à destination du sud du pays | France Nouvelles

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Une action en justice en France cherche à bloquer l'expédition d'armes à destination du sud du pays | France Nouvelles

Un groupe français de défense des droits de l’homme a tenté de bloquer le chargement de ce qu’il avait qualifié de munitions sur un navire saoudien amarré dans le sud de la France, puisqu’un site web d’enquête a indiqué que le chargement était constitué de "obus obus".

L'ACAT, l'association des chrétiens pour l'abolition de la torture, basée à Paris, a déclaré dans un communiqué qu'elle avait déposé un recours en justice afin d'empêcher le navire de prendre livraison de sa cargaison.

"Le Bahri Tabuk doit charger des armes françaises pour l'Arabie saoudite, l'un des principaux belligérants du conflit yéménite. L'ACAT se mobilise et appelle la société civile et les réseaux locaux à empêcher ces munitions de se rendre en Arabie saoudite" m'a dit.

Un autre navire saoudien le Bahri Yanbu, a quitté la côte nord de la France il y a deux semaines sans cargaison d'armes après que des dockers eurent menacé de bloquer son arrivée dans le port du Havre.

L’ACAT avait également engagé une action en justice pour faire cesser le chargement de cet envoi, arguant qu’il contrevenait à un traité des Nations Unies car les armes pourraient être utilisées contre des civils dans le conflit yéménite.

Le Bahri Tabuk, qui appartient à la même compagnie que le précédent navire saoudien, a accosté mardi après-midi et devait charger sa cargaison mercredi, a déclaré à la presse Reuters Laurent Pastor, responsable du syndicat des dockers.

"Il est hors de question que nous chargions des armes ou des munitions pour toute guerre", a déclaré Pastor. Il a ajouté que la cargaison devait initialement inclure des transformateurs électriques et que le syndicat la vérifierait à nouveau mercredi.

La cargaison est un "obusier de munitions"

Citant des sources, le site d’investigation en ligne Disclose a annoncé mardi que la cargaison devant être chargée dans le port de Marseille-Fos incluait des munitions pour des obusiers de César.

Des groupes de défense des droits accusent Riyad d'utiliser des armes françaises contre des civils au Yémen, où près de 10 000 personnes sont mortes depuis le début de son offensive en 2015 avec son allié, les Émirats arabes unis.

La ministre de la Défense, Florence Parly, a déclaré aux députés qu'elle n'avait aucune information sur l'envoi et que, de toute façon, la France avait noué un partenariat avec l'Arabie saoudite.

"Nous vérifions cela", a déclaré Parly.

"Et si tel est effectivement le cas, serait-ce surprenant? Non, car nous avons un accord avec l'Arabie saoudite", a-t-elle déclaré.

Cependant, un représentant français de la compagnie de transport saoudienne impliquée a démenti tout projet d'expédition d'armes, affirmant que le navire ne récupérait que des unités de production d'électricité de Siemens, en Allemagne, à des fins civiles.

"Les informations faisant état d'un chargement d'armes ou d'explosifs sont complètement fausses", a déclaré ce responsable à l'agence de presse AFP.

Paris défend les ventes d'armes

Plus tôt mardi, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a répété ses appels à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis de mettre fin à la "guerre sale" au Yémen, tout en défendant les ventes d'armes françaises.

"Nous devons être extrêmement vigilants sur les ventes d'armes pour ces pays. C'est ce que nous faisons et nous respectons totalement le traité qui concerne le commerce des armes", a-t-il déclaré.

En avril, Divulguer des informations militaires françaises classifiées publiées montrant que des armes vendues à l'Arabie saoudite, notamment des chars d'assaut et des systèmes de missiles à guidage laser, étaient utilisées contre des civils pendant la guerre au Yémen.

L'agence de renseignement française DGSI a interrogé quatre de ses journalistes au sujet de la fuite, que le gouvernement a jugée inacceptable. Des groupes de défense des droits de l'homme ont accusé le gouvernement français d'essayer d'intimider la presse et de restreindre ses libertés.

L'ONU a déclaré que le conflit yéménite était la pire crise humanitaire au monde, avec 3,3 millions de personnes déplacées par les combats et 24,1 millions ayant besoin d'aide.

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