Un attentat-suicide à la voiture piégée vise une base militaire française à Gao, au Mali
Un attentat suicide à la voiture piégée a explosé à l'entrée d'une base militaire française dans la ville de Gao, dans le centre du Mali, blessant au moins trois soldats français et estoniens le lundi 22 juillet.
"Il y a eu une attaque… à l'entrée de la partie française du camp de Gao", a déclaré le porte-parole de l'armée française, le colonel Frédéric Barbry, cité par l'AFP. "Il n'y a pas eu d'incursion dans la base."
Il a ajouté que les blessures des soldats ne mettaient pas la vie en danger, mais qu’elles n’avaient pas été détaillées.
Une source à Gao a déclaré à Nord Sud Journal que des soldats maliens avaient ouvert le feu sur un véhicule alors qu'il tentait de forcer le contrôle qu'ils contrôlaient à l'extérieur de la base. Les occupants de la voiture ont riposté avant l'explosion du véhicule.
Images sur les médias sociaux prétendument prises à proximité montré un grand panache de fumée et un hélicoptère dans les airs.
L’opération Barkhane, dirigée par la France et chargée de mener des opérations de lutte contre le terrorisme dans le Sahel, compte environ 4 500 soldats français déployés dans la région, dont 2 700 au Mali.
Gao abrite la principale base française permanente au Mali, tandis que deux bases provisoires avancées sont situées à Tessalit et à Kidal.
Le grand camp de Gao est partagé entre les forces Barkhane, la mission de maintien de la paix des Nations Unies MINUSMA et les Forces armées du Mali (FAMa).
Un détachement de 50 soldats estoniens est déployé dans le cadre de l'opération Barkhane à Gao avec une capacité de protection de la force.
Trois hélicoptères de transport lourd Chinook de l'armée de l'air britannique basés à Gao appuient l'opération Barkhane depuis qu'il est devenu opérationnel en août dernier. Le 8 juillet, le Premier ministre sortant, Theresa May, a annoncé que le déploiement de l'armée britannique serait prolongé, le ministère de la Défense confirmant que cette prolongation serait d'au moins six mois.
L’attaque a eu lieu le même jour que la secrétaire à la Défense du Royaume-Uni, Penny Mordaunt, a annoncé au Mali que 250 militaires britanniques seraient déployés en 2020 à la MINUSMA afin d’offrir une capacité de reconnaissance à longue portée.
En juillet 2018, les forces françaises en patrouille à Gao ont été la cible d'un attentat suicide à la voiture piégée. Un porte-parole des forces armées françaises a déclaré au Defense Post à l'époque que quatre personnes avaient été tuées et 24 civils blessés. Quatre soldats français ont été grièvement blessés, a déclaré le porte-parole.
En 2012, un soulèvement séparatiste touareg contre l'État a été exploité par des extrémistes islamistes liés à al-Qaïda qui ont pris des villes clés dans le désert, au nord du Mali.
La France a entamé son intervention militaire dans son ancienne colonie au début de l'année prochaine, dans le cadre de l'opération Serval, en chassant les djihadistes des villes. La force de maintien de la paix de la MINUSMA a alors été créée.
Mais les groupes militants se sont transformés en formations plus agiles opérant dans les zones rurales et l'insurrection s'est progressivement étendue aux régions centrales et méridionales du Mali et aux frontières avec les pays voisins, le Burkina Faso et le Niger. De larges pans du Mali restent en dehors du contrôle du gouvernement.
La mission française a évolué en août 2014 pour devenir l'actuelle Opération Barkhane.
Les troupes déployées à Barkhane travaillent aux côtés d'autres opérations internationales, y compris la mission MINUSMA, forte de 14 000 membres environ, et la force régionale antiterroriste commune du G5 Sahel, qui vise à former et à déployer jusqu'à 5 000 membres des cinq membres – Burkina Faso, Tchad, Mali. , Mauritanie et Niger.
En février, le gouvernement danois a annoncé qu'il prévoyait d'envoyer deux hélicoptères de transport pour soutenir l'opération Barkhane. Les plans du gouvernement doivent être approuvés par le Parlement, qui déploierait environ 70 soldats pour une période d’un an à compter de la fin de 2019.
Avec reportage de l'AFP