Manifestation à Paris: la police anti-émeute enquête sur des vidéos d'assaut

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Manifestation à Paris: la police anti-émeute enquête sur des vidéos d'assaut

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La police anti-émeute française a été confrontée mercredi à Paris à des "manifestants" et à des manifestants portant un gilet jaune

Les autorités françaises enquêtent sur la police anti-émeute après trois incidents présumés de violences à l'encontre de manifestants du 1er mai à Paris.

Des vidéos prises lors d'affrontements entre la police et des manifestants circulent sur les médias sociaux.

L'un d'eux semble montrer qu'un officier a inséré une matraque dans le pantalon d'un manifestant du boulevard du Montparnasse.

Dans un autre, un officier est vu gifler un manifestant, tandis qu'un troisième montre un officier en train de lancer un pavé.

Des inspecteurs enquêtent sur chaque incident à la demande du chef de la police parisienne, Didier Lallement.

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a déclaré "qu'il y aura une punition" si des officiers sont trouvés fautifs.

Il a lui-même fait face à des appels à la démission, après que des critiques lui aient annoncé avoir répandu de "fausses nouvelles" en accusant les manifestants d'une "attaque" sur l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.

Que montrent les vidéos

Les vidéos ont été filmées alors que la police anti-émeute était confrontée aux manifestations du 1er mai mercredi impliquant des manifestants gilets jaunes (gilet jaune) et des militants du "bloc noir" d'extrême gauche, ainsi que des manifestants traditionnels.

Le journaliste David Dufresne, qui a mis en lumière des allégations de violences policières depuis le début des manifestations gilets jaunes l'année dernière, a publié les images sur son fil Twitter.

Dans une vidéo filmée boulevard du Montparnasse, un manifestant est encerclé sur le sol par la police anti-émeute du CRS et un autre semble insérer sa matraque dans le dos de son pantalon.

Dans un autre incident, un officier a giflé un homme deux fois au visage, tandis qu'une femme accompagnée le poussait.

Pourquoi le ministre est-il sous pression?

Lorsque M. Castaner a accusé jeudi des manifestants d'avoir attaqué l'hôpital, les dirigeants de l'hôpital ont également évoqué le fait que le personnel devait bloquer les manifestants à la porte de l'unité de soins intensifs Pitié-Salpêtrière.

Le grand hôpital universitaire se situe dans le 13ème arrondissement, dans le centre de Paris, près de la Place d'Italie, où la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants ce mercredi.

Le ministre a déclaré jeudi que des "militants anti-capitalistes" du bloc noir "étaient responsables d'une" attaque "sur l'hôpital, où la princesse Diana est décédée en 1997.

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Christophe Castaner a déclaré qu'il n'aurait pas dû décrire l'incident de l'hôpital comme une "attaque"

Vendredi, M. Castaner a reconnu qu'il "n'aurait pas dû utiliser le terme" attaque, mais a affirmé que les manifestants sont entrés dans l'hôpital et l'a qualifié à la place d '"intrusion violente".

"Je n'ai aucun problème à reconnaître que je me suis mal exprimé", a-t-il déclaré à la presse.

Edouard Philippe a déclaré aux journalistes qu'il "avait confiance" en M. Castaner, affirmant qu'il avait "raison" de corriger sa déclaration initiale.

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Légende du médiaManifestation à l'occasion du 1er mai à Paris: des manifestants se heurtent à la police

Que s'est-il réellement passé à l'hôpital?

La directrice de l'hôpital, Marie-Anne Ruder, a déclaré jeudi aux médias français que les manifestants – dont certains portaient des masques et des gilets jaunes – étaient "violents et menaçants" lorsqu'ils sont entrés dans l'enceinte de l'hôpital.

Des vidéos montrent des manifestants se précipitant à travers la porte, suivis de près par la police. Certains montent l'escalier extérieur en direction de l'unité de soins intensifs dans une atmosphère de panique, tandis que les infirmières crient "c'est des soins intensifs".

"C’était plus comme s’ils fuyaient quelque chose", a déclaré l’infirmière Mikael Matos, qui a assuré qu'aucun des manifestants ne portait de masque.

"Nous ne nous sommes pas sentis attaqués ni en danger", a déclaré Gwenaëlle Bellocq au Figaro, ajoutant que si leur arrivée avait été une surprise, le groupe avait écouté l'équipe médicale très rapidement.

La police a arrêté 32 personnes, qui ont toutes été libérées alors que les enquêtes se poursuivent.

Traditionnellement une journée d’action dirigée par les syndicats en France, l’événement du 1er mai a été marqué par des affrontements au cours desquels des manifestants ont cassé des vitrines et jeté des projectiles sur plus de 7 000 officiers déployés à Paris.

Ils se sont fait l'écho des manifestations hebdomadaires du "gilet jaune" qui ont balayé la France depuis novembre dernier, secouant le gouvernement du président français Emmanuel Macron.

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