L’Open de France et le tennis féminin comptent également de nombreuses joueuses non nommées Serena Williams

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L’Open de France et le tennis féminin comptent également de nombreuses joueuses non nommées Serena Williams

Une alerte de dernière minute a sonné sur mon téléphone samedi dernier et m'a informé que Serena Williams avait perdu au troisième tour de Roland-Garros à Roland-Garros. Malgré une couverture modérée du début du tournoi, qui se termine dimanche, la nouvelle que Williams avait perdu s'est rapidement répandue et est devenue une histoire nationale. Bien que sa sortie du troisième tour fût l’une de ses toutes premières à l’Open de France, elle n’était guère surprenante pour les amateurs de tennis qui l’ont vue souffrir de blessures depuis peu.

Williams n'était pas le seul grand nom à tomber tôt. Karolina Pliskova, Madison Keys, Sloane Stephens et Naomi Osaka, qui ont fait la une des médias après leur victoire à l’Omnium de New York l’année dernière, ont également été éliminées bien avant la phase finale. En fait, seulement trois des 10 joueuses les mieux classées ont réussi à se qualifier pour le troisième tour du simple dames. Les demi-finales ne comprenaient qu'un joueur classé dans le top 25, et non pas une mais deux adolescentes non classées, parmi lesquelles Amanda Anisimova, âgée de 17 ans, des États-Unis, qui a éliminé la championne en titre, Simona Halep, avant d'être éliminée.

Ce besoin d’un héritier de Williams suggère que pour le tennis féminin et le sport féminin en général, la santé d’une ligue repose sur la qualité marchande de ses stars.

Pourtant, comme le signalait l’alerte, de grands noms comme Williams et Osaka attirent plus l’attention lors de la défaite que de nombreux concurrents exceptionnels. Bien que certaines de ces difficultés aient été inattendues, les blessures subies par les deux femmes et le manque de participation de Williams à des tournois précédents laissent présager de leurs difficultés. Une couverture qui se concentre principalement sur les pertes de ces stars le fait au détriment de mettre en évidence le reste du terrain et perpétue le fardeau malsain imposé aux stars professionnelles pour mener leurs activités sportives – à la fois sur le terrain et à l’extérieur.

L’attention portée à quelques grands noms a été motivée en partie par l’argument persistant (ou la crainte) voulant que sans le «pouvoir vedette» de Serena Williams, le tennis féminin pâtisse en termes d’audience, de revenu et d’intérêt général. La WTA est depuis longtemps considérée comme le modèle d’athlétisme professionnel féminin qui fonctionne «bien», en juxtaposition avec d’autres ligues professionnelles en difficulté. Néanmoins, l’évaluation par les médias sportifs de l’avenir du tennis féminin semble une fois de plus reposer sur la capacité d’un joueur dominant à susciter l’intérêt et à soutenir l’ensemble du sport.

Considérez, par exemple, la rumeur qui règne sur Osaka après avoir vaincu son ancien modèle, Williams, lors de la finale 2018 de l’US Open. L’espoir qu’une Williams vieillissante devra retirer sa raquette un jour ou l’autre a amené les médias sportifs et la WTA à tenter de captiver un «successeur» pendant des années. Les exploits d’Osaka ont été suivis par des couvertures de magazines, des apparitions dans des talk-shows, des ententes d’approbation et d’autres tentatives pour la faire passer pour le visage ascendant du tennis féminin. Malgré les honneurs et son classement au premier rang mondial, son jeu a été relativement incohérent – comme en témoigne sa sortie anticipée de l’Open de France cette semaine.

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