Les différences entre les Américains et les Français concernant la taxe sur les technologies resurgissent à la réunion du G-7 | Voix de l'amérique
GENÈVE – Les ministres des Finances et les banquiers centraux du Groupe des Sept vont avoir des entretiens mercredi en dehors de Paris, qui devraient être dominés par les différends commerciaux mondiaux et par les différends concernant la taxation des entreprises de technologie. La France insiste également pour que des prélèvements plus équitables profitent aux pays les plus pauvres.
La réunion des finances du G-7 se tient dans la ville de Chantilly, où se trouvent un château historique et la célèbre crème fouettée de France. Mais les discussions entre les représentants des pays les plus riches du monde visent des questions plus lourdes. Parmi eux: la guerre commerciale américano-chinoise, les craintes d’un ralentissement économique et les projets controversés de Facebook pour lancer une monnaie virtuelle appelée Balance. La législation française, nouvelle et controversée, visant à taxer les géants de la technologie multinationale tels que Google et Amazon, domine potentiellement l’agenda. Le Royaume-Uni a rédigé une proposition similaire.
L'administration Trump a ouvert une enquête sur la législation française, ce qui pourrait conduire à des tarifs de rétorsion. Washington prétend que le projet de loi vise injustement les entreprises américaines. La France dit qu'elle abolira la taxe une fois que les nations se seront entendues sur un plan fiscal numérique mondial.
Le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a déclaré que les menaces ne constituaient pas le moyen approprié pour les alliés de résoudre leurs différends, soulignant que la France prenait ses décisions en matière de taxation en tant que nation souveraine. La réunion de Chantilly, a-t-il dit, peut être l'occasion de trouver un terrain d'entente.
La réunion sur les finances traitera également de la montée des inégalités, une priorité de la présidence française du G-7 cette année, qui couvre des domaines tels que la santé, l'éducation, l'emploi et le changement climatique. Du côté des finances, Paris souhaite que le groupe discute des moyens de mettre en place un système fiscal international plus équitable.
Quentin Parrinello, responsable de la justice fiscale chez Oxfam France, a déclaré que les évasions fiscales des grandes multinationales coûtaient aux pays en développement 100 milliards de dollars par an.
"Nous sommes à un tournant, car les options sur la table peuvent être transformatrices", a-t-il déclaré. "La France est très douée pour les grandes déclarations, mais ce que Oxfam attend de la France est de traduire les mots en actes."
La réunion des ministres des Finances est la dernière grande réunion du G-7 avant le sommet du mois prochain à Biarritz, dans le sud-ouest de la France.