Les députés français approuvent la loi sur la restauration rapide de Notre-Dame, Europe News & Top Stories
PARIS (AFP) – Les législateurs français ont approuvé vendredi 5 mai une loi controversée sur la restauration de Notre-Dame dans les cinq prochaines années, après que la célèbre cathédrale de Paris eut subi des dégâts importants lors d'un incendie le mois dernier.
La rénovation de la cathédrale gothique vieille de 850 ans, dont le toit en bois a été en grande partie détruit lors de l'incendie du 15 avril, constituera un défi sans précédent pour le gouvernement, qui a rédigé un projet de loi spécial pour la gestion de cet énorme projet.
Les images de l'ancienne cathédrale en flammes ont provoqué un choc et une consternation dans le monde entier ainsi qu'en France, où elle est considérée comme l'un des monuments les plus aimés du pays.
Quelques jours après l'incendie, le président français Emmanuel Macron a fixé un objectif pour que la restauration soit terminée d'ici cinq ans, ce qui signifie qu'elle devrait être prête d'ici Paris, où les Jeux olympiques auront lieu en 2024.
Mais la législation, visant à accélérer le processus de construction, a suscité la controverse car elle impliquerait la suppression d'une partie de la bureaucratie protégeant l'ancienne structure.
Après treize heures de débat, le projet de loi a été adopté par 32 voix pour, 5 voix contre et 10 abstentions. Il sera maintenant transmis au Sénat pour un examen plus approfondi prévu le 27 mai.
Lors de l'ouverture de la session, le ministre de la Culture, Franck Riester, a déclaré aux députés que, même si cinq ans constituaient "un calendrier ambitieux" pour la rénovation de Notre-Dame, dont la construction prenait 200 ans, le projet ne serait "pas réalisé dans la précipitation".
"Oui, nous voulons agir rapidement. Certains nous ont accusé de vouloir agir trop rapidement, mais le flot de générosité a été très rapide, nous pouvons donc et devons y répondre, ce que nous faisons", a-t-il déclaré.
Jusqu'à présent, près d'un milliard d'euros (1,1 milliard de dollars) a été donné ou promis à Notre-Dame, et Riester a promis que les fonds iraient "entièrement et exclusivement" à sa restauration.
Les experts estiment que la facture totale s'élèvera entre 600 et 700 millions d'euros. Certains s'interrogent sur l'utilisation de l'argent restant, suggérant qu'il pourrait être acheminé vers d'autres églises et cathédrales en ruine.
Selon l'Observatoire français du patrimoine religieux (OPR), il existe entre 40 000 et 60 000 églises et chapelles en France, dont 5 000 sont en voie de délabrement.
'RÈGLES PRÉCISES'
La loi décrit également la création d'un organisme public chargé de superviser et de mener à bien les travaux dans un délai rapide, mais accorde de manière plus controversée au gouvernement le pouvoir de déroger aux réglementations en matière de planification, de protection de l'environnement et du patrimoine et aux marchés publics.
Mais Riester a déclaré que la disposition ne serait pas utilisée pour couper les coins ronds.
"Il existe des règles très précises qui s'appliquent à la restauration des bâtiments et des biens patrimoniaux, qui sont formalisées dans le code du patrimoine culturel et qui correspondent à l'excellence de la France dans ce domaine", a-t-il déclaré.
"Il va sans dire que ces règles seront appliquées, je vais le garantir." La loi ne mentionne pas les aspects architecturaux du projet, certains députés étant désireux de faire adopter une législation affirmant que les travaux garantiront la reconstruction de la cathédrale exactement telle qu'elle était, sans aucun ajout créatif.
Notre-Dame a joué un rôle central dans les hauts et les bas de l'histoire française depuis le début de la construction au milieu du XIIe siècle.
Il a été vandalisé et pillé pendant la Révolution française au 18ème siècle, mais a continué à figurer en tant que personnage central dans un roman de Victor Hugo "Le Bossu de Notre-Dame" datant de 1831 et qui aurait contribué à le sauver.
Il a survécu à la dévastation de deux conflits globaux du 20ème siècle et a sonné de manière célèbre pour sonner les cloches le 24 août 1944, le jour de la libération de Paris de l'occupation allemande à la fin de la Seconde Guerre mondiale.