Les cyclistes français frappés à nouveau par la malédiction du Tour de France

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Les cyclistes français frappés à nouveau par la malédiction du Tour de France

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Thibaut Pinot a dû abandonner le Tour à cause d'un muscle de la cuisse déchiré

Alors que le Tour de France atteignait son apogée, deux Français étaient en lice pour remporter la plus grande course du cyclisme. Mais il ne devait pas être. Le défi de Thibaut Pinot s'est terminé vendredi à cause d'une blessure, puis Julian Alaphilippe a vu son avance s'effondrer. Hugh Schofield, de la BBC à Paris, évoque 34 ans de souffrance.

Regarder le Tour de France en France n’est pas comme le regarder depuis son salon à Londres, à Liverpool ou ailleurs. Parce que ce n’est pas seulement une course que regardent les Français, c’est un moment de communion culturelle.

L'illustration parfaite en est la présence dans la zone de commentaire, à côté des deux experts de la course qui vous disent ce qui se passe, d'un homme qui ne sait absolument rien du cyclisme. Il s'appelle Franck Ferrand et il est historien.

Alors que la tournée progresse sur les autoroutes de province de France et que l'hélicoptère survole le paysage en lui renvoyant des vues à couper le souffle sur les montagnes, les rivières et les champs, Franck Ferrand parle aux Français de leur pays.

Regardez, dit-il, alors que le peloton passe devant un château en dehors de la ville méridionale de Nîmes. C'est là que Louis XIV réprima la rébellion des camisards protestants en 1709.

Vendredi, dans les Alpes, en transpirant le col de l'Iseran, nous avons découvert la chaîne de forts construite au XIXe siècle à l'époque où la Savoie était encore un duché indépendant et comment le pittoresque fleuve Arc se trouve à 127,5 km. et court dans l'Isère à Chamousset.

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Il semblait que Julian Alaphilippe allait l'obtenir – mais il n'a pas

Tout cela est totalement hors de propos, mais pour les Français, cela fait inextricablement partie de l'expérience. Car pour eux, le Tour de France n’est pas seulement la plus grande course sur route du monde, c’est aussi une chance de se regarder et d’être très fier.

Une seule chose les rendrait plus fiers.

Et si seulement les dieux de la République française laissaient un Français gagner encore une fois.

La dernière fois, c'était en 1985, avant la naissance de la plupart des coureurs d'aujourd'hui.

C'était à l'époque où le service français pré-Internet Minitel semblait être le dernier mot en matière de télécommunication; lorsque les services secrets ont fait sauter les bateaux de Greenpeace en Nouvelle-Zélande et que le numéro un français a été frappé par l'épouvantable Life is Life, par un groupe de têtes de mulets autrichiennes connues sous le nom d'Opus.

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Rien depuis Bernard Hinault

Certes, il y a eu beaucoup de victoires d'étape et une quasi-collision avec Laurent Fignon, qui a perdu par huit secondes en 1989.

Mais une malédiction est tombée. Ce n'est tout simplement pas autorisé à se produire.

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Egan Bernal sera le plus jeune vainqueur du Tour depuis plus d'un siècle

Tout comme Yannick Noah sera pour la fin des temps le dernier joueur de tennis français à remporter le championnat masculin à Roland Garros, de même il a été décrété que sur le Tour, les Français ont couru leur course.

D'autres, notamment les ultra-professionnels ignobles de l'équipe britannique Ineos, remporteront la victoire.

Oh, mais comme toute la France pensait cette semaine que la malédiction avait finalement été brisée. Entre Julian Alaphilippe, le malfaiteur de bouc de Montluçon, et Thibaut Pinot, le grimpeur des Vosges, l'un d'entre eux était sur le point de remporter la victoire.

Tout le monde l'a dit. Même les bookmakers de Londres. Une victoire française semblait vraiment être le résultat le plus probable. Même si Alaphilippe est retombé dans les Alpes, eh bien Pinot n’a-t-il pas montré son éclat dans les Pyrénées?

Et les gars d'Ineos sous le patron Dave Brailsford semblaient être tactiquement en désaccord les uns avec les autres. L'anticipation ici à Paris devenait distinctement agréable.

Hélas, pauvre France.

À la fin de l'étape dramatique de vendredi jusqu'à Tignes, arrêtée à cause de la grêle sur la route un jour après la canicule, le rêve était en train de mourir.

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Gallois Geraint Thomas devrait être deuxième

Tout d’abord, Pinot est sorti en larmes avec un muscle de la cuisse déchiré.

Puis Alaphilippe a craqué, et les garçons de Brailsford – Egan Bernal de Colombie et Welshman Geraint Thomas de Colombie – ont filé devant. Après la phase essentiellement cérémonielle de dimanche, Bernal montera sur le podium à Paris avec Thomas à la deuxième place et le néerlandais Steven Kruijswijk en troisième.

Et bien. Ce fut une formidable tournée.

L'excitation a été intense. Jusqu'au dernier jour, plusieurs coureurs pouvaient encore gagner. Juste pas un Français.

La malédiction continue.

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