L’ERAFP de France veille à la diversification de son portefeuille | Nouvelles
L’EMAFP français prévoit de réduire encore la taille de son portefeuille de titres à revenu fixe cette année dans le prolongement de ses efforts de diversification, selon son dernier rapport annuel.
Dans le cadre des décisions de politique d’investissement adoptées par le conseil d’administration en décembre dernier, le fonds de pension, doté de 29,6 milliards d’euros, devrait utiliser cette année pour poursuivre la réduction de l’allocation obligataire de 57% à 54% du portefeuille total du fonds. Les nouveaux investissements en obligations devraient donner la priorité aux obligations de sociétés, y compris la dette des marchés émergents.
Selon son rapport annuel pour 2018, l'ERAFP a réduit l'année dernière la taille du portefeuille de titres à revenu fixe de près de 60% des actifs à 56,6%, évaluée au coût amorti.
Un autre objectif d'investissement pour 2019 consiste à augmenter la part des actifs à revenu variable de 32% à 33-34% du portefeuille, ce qui comprend une augmentation des investissements en fonds de capital-investissement et en fonds d'infrastructure. Suite à un changement de règle intervenu fin 2018, l'ERAFP est désormais autorisé à investir jusqu'à 5% de ses actifs dans des fonds de capital-investissement et des infrastructures non cotées, contre 3% auparavant.
Le fonds de pension a davantage investi dans l'immobilier ces dernières années et le conseil a annoncé son intention de relever l'allocation cible de 10% à 11,5-12% de l'actif.
À la fin de décembre 2017, 8,7% des actifs de l’ERAFP étaient affectés à des biens immobiliers, également évalués au coût amorti. Au cours des prochaines années, l’allocation du système évoluera de sorte que les actifs résidentiels représentent environ un tiers de l’allocation immobilière, l’accent étant mis sur les logements à loyer contrôlé pour les ménages à revenu moyen.
L'ERAFP est le régime de retraite complémentaire obligatoire des fonctionnaires français. Sa politique immobilière consiste notamment à aider ses membres à trouver un logement.
Pour toutes les classes d'actifs, l'ERAFP a mobilisé 2,1 milliards d'euros supplémentaires en 2018. Cela inclut une injection de 200 millions d'euros dans un nouveau portefeuille de couverture de change, pour lequel elle a confié le mandat à Millennium Global plus tôt cette année.
Le reste des 2 milliards d’euros d’investissements frais en 2018 (377 millions d’euros), actions (807 millions d’euros), «diversification» (100 millions d’euros), capital investissement et infrastructures (130 millions d’euros) et immobilier (550 millions d’euros), moins de 1% des flux résultant des retraits de ses fonds du marché monétaire.
Le fonds de pension prévoit d'investir au moins 2,5 milliards d'euros par an au cours des prochaines années.
Selon l'ERAFP, en 2018, elle a financé l'économie française au sens large pour un montant de 11,9 milliards d'euros, soit 46% de son actif total au coût amorti.
Détails et définitions: rapports de l'ERAFP sur des politiques de grande ampleur en matière d'ISR
Pendant des années, l’ERAFP a poursuivi et encouragé l’investissement socialement responsable (ISR), qui est en gros une approche d’investissement ayant un objectif ou des objectifs sociaux reconnus. Le dernier rapport annuel ne donnait aucune indication de cette évolution suite au départ de Philippe Desfossés, son ex-PDG et fervent défenseur de l'approche, avec un accent particulier sur le changement climatique et ses implications pour les fonds de pension.
Dans sa première contribution au rapport annuel de l'ERAFP, Laurent Galzy, successeur de Desfossés, a expliqué que le fonds de pension modifiait progressivement son allocation de placement aux actifs tels que les actions, l'immobilier et les infrastructures, qui pourraient générer «un rendement équilibré à long terme mieux contribuer au financement de l'économie.
L'ERAFP appliquerait et approfondirait son approche ISR dans toutes ses classes d'actifs prioritaires, a-t-il déclaré, et se dotait de nouveaux outils pour le faire.
Le rapport annuel de la caisse de retraite comprenait près de 50 pages consacrées à son approche ISR, le compte étant structuré conformément aux recommandations énoncées à l’article 173, «Exigences de conformité de la France en matière de reporting ESG par les investisseurs institutionnels». L'ERAFP a également déclaré avoir tenté de mettre en œuvre les recommandations du groupe de travail sur les informations financières relatives au climat.
Plusieurs pages sont consacrées à l’explication générale de la méthodologie d’analyse climatique du fonds de pension, ainsi que des résultats de son application à ses portefeuilles obligataires et à actions publiques.
Cette année, il a ajouté trois éléments à son analyse et à son rapport annuel: l'exposition aux combustibles fossiles, la «température» équivalente du portefeuille et le «ratio du budget carbone». L'ERAFP a déclaré que les résultats concernant les deux derniers indicateurs devaient être interprétés avec prudence, car les hypothèses et la méthodologie sous-jacentes pourraient évoluer.