Le vote de l'UE confirme que l'extrême droite française est la principale opposition de Macron | Politique
Même si le parti d’extrême droite de Marine Le Pen est arrivé en tête des élections européennes en France et a recueilli un demi-million de voix de plus que la dernière fois, le camp d’Emmanuel Macron a salué le résultat avec soulagement, affirmant que cela aurait pu être pire.
La position de Le Pen sur la première place a montré que l’extrême droite est devenue une partie intégrante et incontestée de la vie politique française malgré les opposants politiques la condamnant comme raciste, islamophobe, xénophobe et incitant à la haine.
Lorsque le rassemblement national de Le Pen a dépassé les suffrages avec 23,31%, soit moins d’un point sur le groupe centriste de Macron (22,41%), la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a défini la fine marge comme un résultat honorable pour Macron, compte tenu du contexte. Les élections européennes entraînent traditionnellement un vote de protestation contre le gouvernement. Après plus de six mois de protestations sans précédent contre le gilet jaune et de faibles cotes d’approbation du président, le parti de Macron avait bien fait de s’approcher si près de Le Pen, ont déclaré des responsables gouvernementaux. Le pourcentage de l’extrême droite française était en baisse par rapport à 2014.
Macron avait défini la campagne électorale comme une lutte existentielle entre les progressistes respectueux de l'Europe et les nationalistes d'extrême droite eurosceptique. Son camp a affirmé qu'il avait augmenté le taux de participation.
Certains observateurs politiques ont toutefois critiqué l'approche désormais commune des politiciens français qui criaient sur le danger que courrait Le Pen pendant une campagne électorale, minimisent ensuite la portée des résultats lorsque l'extrême droite se porte bien.
La part du vote de Le Pen a été supérieure à celle du premier tour de l'élection présidentielle française de 2017. Son parti, dirigé par Jordan Bardella, âgé de 23 ans, a progressé dans la forte abstention. banlieue banlieue parisienne et dans de nouvelles régions de Bretagne et du sud-ouest. Le Premier ministre de Macron, Edouard Philippe, a reconnu: "Quand vous arrivez en deuxième position, vous ne pouvez pas dire que vous avez gagné." Il a déclaré que Le Pen était désormais une force d'opposition de facto.
En dépit du coup symbolique que Macron a infligé à Le Pen, qui occupe actuellement la première place, le programme national du gouvernement visant à réformer l’Etat-providence, y compris en ce qui concerne les retraites et les allocations de chômage, va se poursuivre. Les centristes de Macron ont insisté sur le fait que leur message, à savoir une intégration plus poussée de l’Europe, continuerait de prévaloir sur la scène internationale. Ils sont en train de se positionner pour jouer un rôle de premier plan dans un nouveau groupe centriste de parlements européens, ce qui pourrait maintenir l'équilibre dans la prise de décision.
Le parti de Le Pen a remporté 22 sièges au Parlement européen et le groupe de Macron 21, mais un départ du Royaume-Uni de l’UE impliquerait une redistribution, leur attribuant 23 sièges.
De manière cruciale, la forte performance du parti vert français – troisième avec plus de 13% – était un message d’avertissement à la présidence. Le ministre de l’Environnement de Macron, très en vue de l’environnement, a démissionné furieusement l’année dernière, affirmant que le président n’en faisait pas assez face à la crise climatique. Depuis lors, l’environnement est devenu la principale préoccupation des électeurs français, aux côtés du coût de la vie. La forte participation de jeunes électeurs français au parti vert pourrait pousser le gouvernement à intensifier sa réponse nationale à l'urgence climatique.
Une autre leçon est venue avec l'effondrement du parti de centre-droit Les Républicains, fondé par Nicolas Sarkozy, qui a enregistré sa pire performance de tous les temps avec 8,4%. Le vote des socialistes était également faible et la gauche eurosceptique de Jean-Luc Mélenchon n’avait pris que 6,3%.
Les résultats ont confirmé que la principale ligne de bataille de la politique française reste entre les centristes de Macron et l’extrême droite Le Pen.