La privatisation d'un aéroport français retardée par une offre référendaire | Nouvelles sur l'investissement
PARIS (Reuters) – Les actions de l'opérateur français ADP ont fermé près de six pour cent après que le conseil constitutionnel ait approuvé un référendum susceptible de retarder ou de bloquer les projets du gouvernement de vendre des actions de la société.
Le gouvernement veut vendre une partie de la participation majoritaire de l'Etat dans ADP – l'exploitant des aéroports parisiens Charles de Gaulle et Orly – mais fait face à une large opposition contre le projet en raison des préoccupations liées à la perte d'un flux de revenus et à la perte d'influence dans le projet. secteur des transports.
Un groupe de parlementaires de l'opposition a obtenu jeudi le droit de lancer une procédure référendaire rarement utilisée pour bloquer la vente de la participation de 50,6%, d'une valeur de près de 9 milliards d'euros (10,10 milliards de dollars).
"Le référendum proposé (…) est conforme à la constitution", a déclaré le Conseil constitutionnel dans un communiqué.
En marge d'un sommet de l'UE en Roumanie, le président Emmanuel Macron a refusé de commenter la décision, mais a indiqué que le gouvernement suspendrait le processus de vente au cours de la procédure référendaire.
"Le conseil a parlé, les choses doivent maintenant suivre leur cours", a-t-il déclaré.
Roland Lescure, président de la commission des affaires économiques du Parlement français et membre du parti LREM de Macron, a déclaré que le gouvernement ne prendrait aucune décision sur ADP pour le moment.
"Quoi qu'il arrive, nous attendrons l'automne, l'hiver ou même l'année prochaine", a-t-il déclaré à la télévision française.
La proposition de référendum d'ADP est la première tentative d'utilisation d'une procédure autorisée par une révision de la constitution française de 2008, qui permet des référendums dans des conditions strictes.
Les organisateurs doivent obtenir l'appui d'un cinquième des membres du parlement, obtenir le feu vert du Conseil constitutionnel, puis obtenir la signature de 4,7 millions d'électeurs – un dixième de l'électorat – sur Internet pendant une période de neuf mois.
Les analystes politiques disent qu'il serait difficile mais pas impossible d'obtenir autant de signatures pour bloquer la vente.
Dans le cadre des mesures prévues pour apaiser le mouvement de protestation "gilet jaune" contre sa politique, le président Emmanuel Macron envisage d'assouplir les exigences relatives à la convocation d'un référendum dans le cadre d'une réforme constitutionnelle prévue cet été.
La proposition de référendum sur l'ADP a été lancée en avril par 248 députés et sénateurs socialistes, conservateurs, d'extrême gauche et autres qui ont affirmé qu'une privatisation accrue d'ADP réduirait le revenu de dividendes de l'Etat, limiterait l'influence du gouvernement sur la stratégie et risquerait de nuire au confort des passagers.
Le gouvernement français centriste, qui a qualifié le référendum de "tactique politique", veut vendre les actifs de l'État afin de financer un fonds d'innovation de 10 milliards d'euros et de rembourser sa dette.
Elle souhaite également vendre des participations dans la loterie d’Etat FDJ (Française des Jeux) et dans le groupe de gaz et d’énergie Engie.
(Reportage par Elizabeth Pineau, Myriam Rivet et Geert De Clercq; écrit par Geert De Clercq; édité par Richard Lough)
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