La France voit le risque de trébucher dans le conflit américano-iranien | Nouvelles du monde
PARIS (Reuters) – La violation par l'Iran du plafonnement de son enrichissement en uranium après que les États-Unis se soient retirés de l'accord nucléaire conclu entre les puissances mondiales et Téhéran était "une mauvaise réaction face à … .
Les tensions se sont accrues, Washington accusant l'Iran de plusieurs attaques de pétroliers et Téhéran abattant un drone de surveillance américain, poussant le président Donald Trump à ordonner des frappes aériennes qu'il a annulées quelques minutes avant l'impact.
L'année dernière, Trump a retiré les États-Unis de l'accord conclu entre l'Iran et les puissances mondiales en 2015 pour limiter son programme nucléaire, au grand dam des co-signataires que sont la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Russie et la Chine.
Washington a depuis resserré les sanctions visant à bloquer les exportations de pétrole iranien et les autres avantages découlant de cet accord. Téhéran a réagi en enrichissant l’uranium au-delà des limites fixées, en menaçant de redémarrer les centrifugeuses désactivées et d’augmenter l’enrichissement bien au-dessus du niveau jugé normal pour la production d’électricité.
"La situation est grave. La montée des tensions pourrait provoquer des accidents", a déclaré à la presse le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, interrogé sur le risque d'une guerre plus large au Moyen-Orient.
"Le fait que l'Iran ait décidé de se retirer de certains de ses engagements en matière de prolifération nucléaire est un souci supplémentaire. C'est une mauvaise décision, une mauvaise réaction pour une autre mauvaise décision, celle du retrait des États-Unis de l'accord nucléaire il y a un an", dit-il en se rendant au défilé militaire annuel du 14 juillet.
Les puissances européennes ne soutiennent pas le régime de sanctions imposé à Trump contre l'Iran afin de le forcer à négocier des limites nucléaires plus strictes et d'autres concessions de sécurité, mais n'ont pas été en mesure de trouver le moyen de permettre à l'Iran de les éviter.
"Personne ne veut une guerre. J'ai remarqué que tout le monde disait ne pas vouloir participer au sommet de l'escalade. Ni le président (iranien) Rouhani, ni le président Trump ou d'autres dirigeants du Golfe. Mais ici, il y a des éléments de une escalade inquiétante ", a déclaré Le Drian.
"L'Iran ne gagne rien à se retirer de son engagement (avec un accord nucléaire). Les États-Unis ne gagneront rien non plus si l'Iran dispose de l'arme nucléaire, il est donc important que des mesures de désescalade soient prises pour apaiser les tensions".
Federica Mogherini, responsable de la politique étrangère de l'Union européenne, a déclaré samedi à Bagdad qu'elle soutenait la proposition de l'Irak d'organiser une conférence entre l'Iran et ses rivaux régionaux, les États alliés du Golfe comme l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
(Reportage par Bate Felix; écrit par Mark Heinrich; édité par Mark Potter)
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