La France n'acceptera pas l'accord Mercosur à tout prix: ministres | Nouvelles

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La France n'acceptera pas l'accord Mercosur à tout prix: ministres | Nouvelles

PARIS (Reuters) – La France ne signera à aucun prix l'accord commercial entre l'Union européenne et le groupe de pays sud-américains du Mercosur, et il reste à voir si Paris le soutiendra éventuellement, ont annoncé mardi les ministres français.

L'UE et le Mercosur ont conclu vendredi un traité de libre-échange, qui conclut deux décennies de négociations entre les blocs.

La France, première puissance agricole de l'UE, s'est régulièrement déclarée préoccupée par le risque d'augmentation des exportations agricoles sud-américaines vers l'Europe.

Samedi, le président français, Emmanuel Macron, s'est félicité des dispositions du projet d'accord protégeant la certification européenne de l'origine géographique des produits alimentaires et limitant les exportations de sucre et de viande bovine du Mercosur.

Mais le tumulte croissant de la communauté agricole et des législateurs du pays depuis l'annonce de l'accord a mis le gouvernement sous pression croissante avant que l'accord ne soit ratifié par le Parlement.

"Nous n'aurons pas d'accord à tout prix. L'histoire n'est pas finie", a déclaré le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume.

"Nous allons attendre de voir ce qui se trouve exactement dans ce texte mais, je voudrais vous dire que tout le gouvernement et moi-même serons vigilants. Je ne serai pas le ministre qui sacrifie l'agriculture française sur l'autel d'un accord international."

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s'est fait l'écho de ces propos, affirmant que si le projet d'accord commercial offrait des opportunités aux exportateurs européens, il restait à voir s'il répondait aux exigences de la France.

"Les lignes rouges que nous avons tracées pour l'accord sont fermes", a-t-il déclaré au parlement, ajoutant qu'il "restait à voir" si Paris soutiendrait cet accord.

Les groupes d'agriculteurs français s'opposent fermement à ce qu'ils considèrent comme des normes moins strictes dans les pays du Mercosur, et Guillaume a déclaré qu'un accord ratifié devrait notamment prévoir une traçabilité adéquate et de bonnes pratiques d'élevage dans le secteur de la viande bovine.

La FNSEA, le principal syndicat d'agriculteurs français, a annoncé mardi qu'elle avait demandé une réunion avec Macron et qu'elle planifiait également des manifestations contre l'accord UE-Mercosur.

(Reportage de John Irish, Sybille de La Hamaide et Gus Trompiz; édité par Sudip Kar-Gupta et Frances Kerry)

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