La France crée un groupe de travail du G7 sur la crypto-monnaie
Reuters PARIS (Reuters) – La France met en place un groupe de travail du G7 chargé d'étudier comment les banques centrales veillent à ce que les crypto-monnaies telles que la Balance de Facebook soient régies par des réglementations allant des lois sur le blanchiment d'argent aux règles de protection des consommateurs, a déclaré vendredi le gouverneur de la banque centrale.
Le gouverneur François Villeroy de Galhau a déclaré que le groupe de travail serait dirigé par Benoit Coeure, membre du conseil d'administration de la Banque centrale européenne.
Facebook Inc. a annoncé son intention la semaine dernière d'introduire une nouvelle crypto-monnaie mondiale appelée Libra, faisant partie d'un effort visant à développer les paiements numériques.
Elle s'est associée à 28 partenaires, dont Mastercard, PayPal et Uber, pour former la Libra Association, une entité basée à Genève qui gérera la nouvelle pièce numérique, selon des supports marketing et des entretiens avec des dirigeants. Aucune banque ne fait encore partie du groupe.
L’annonce de Facebook a suscité une réaction rapide et inquiète. Le Comité des banques du Sénat américain a annoncé la tenue d’une audience sur les projets le mois prochain. David Marcus, qui supervise les efforts de la chaine de blocs de Facebook, devrait témoigner, selon une source à Washington au courant du dossier.
Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, a déclaré que la Balance devait être en sécurité, sinon, et que les principales banques centrales du monde devraient faire l'objet d'une surveillance.
La France, qui assure la présidence tournante du Groupe des Sept pays, a déclaré ne pas s'opposer à la création par Facebook d'un instrument pour les transactions financières.
Mais il s'oppose catégoriquement à ce que cet instrument devienne une monnaie souveraine. «Nous voulons combiner l'ouverture à l'innovation et la fermeté face à la réglementation. C’est dans l’intérêt de tous », a déclaré Villeroy aux responsables de l’industrie financière.
Le concept de crypto-monnaie «stable» doit encore être défini, a déclaré Villeroy. En particulier, il convient de déterminer quels sont ces instruments stables et leur taux de change fixes.
Villeroy a également appelé à la mise en place d'un réseau d'autorités nationales de lutte contre le blanchiment d'argent, coordonné par l'Autorité bancaire européenne, chargé de mettre en œuvre des mesures d'urgence, voire de se substituer aux autorités nationales, plutôt que de créer une agence européenne spécialisée.