Directeur du Monde convoqué par les services de renseignement français

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Le directeur général du journal Le Monde, Louis Dreyfus, a déclaré jeudi qu'il avait été convoqué pour un interrogatoire par les services de renseignements nationaux français, à la suite d'un ordre similaire dirigé contre l'un des principaux journalistes du quotidien.

Dreyfus a confié à l'AFP que lui et Ariane Chemin – qui avait raconté l'histoire d'un scandale explosif concernant un agent de sécurité du président Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, a été limogé après avoir été filmé alors qu'il menaçait la police. comparaître au siège du service DGSI le 29 mai.

C'est un article paru en juillet 2018 dans Chemin qui disait pour la première fois que Benalla avait battu un manifestant du 1er mai alors qu'il portait un casque de police.

L’Élysée a été accusé d’avoir dissimulé l’affaire en ne rapportant pas Benalla aux autorités.

Les convocations ont suscité l'inquiétude des médias français sur l'indépendance du journaliste et la liberté d'expression, en particulier parce qu'elles obéissaient aux ordres de la DGSI contre quatre reporters d'un site d'investigation, DIsclose, après la divulgation d'informations confidentielles sur la vente d'armes françaises à l'Arabie saoudite et aux Emirats Arabes Unis. étaient utilisés au Yémen.

"Il est à craindre qu'avec ces convocations, les autorités tentent d'intimider les journalistes et d'identifier leurs sources afin de les punir ou les dissuader", a déclaré Christophe Deloire, responsable du groupe de surveillance de Reporters sans frontières.

Mercredi, Le Monde a rapporté que Chemin avait été convoquée pour ses articles sur Benalla ainsi que pour son profil d'un ancien officier de l'armée de l'air, Chokri Wakrim, partenaire de l'ancien responsable de la sécurité au cabinet du Premier ministre.

L'ancienne chef de la sécurité, Marie-Elodie Poitout, a démissionné après que les médias eurent révélé qu'elle et Wakrim avaient accueilli Benalla chez eux en juillet, mais insisté sur le fait que ce n'était qu'une affaire sociale.

Dreyfus et Chemin étaient interrogés dans le cadre d'une enquête de la DGSI sur la révélation présumée d'un "membre des unités des forces spéciales".

Plusieurs sources ont déclaré que l'enquête découlait d'une plainte déposée à la mi-avril par Wakrim.

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